Depuis deux ans déjà, les observateur-e-s de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières sillonnent les rues de Toulouse, vêtu-e-s de leurs chasubles jaunes et bleues, pour observer les pratiques des forces de l’ordre. Le temps est désormais venu d’en rendre compte. Nous avons à ce jour, de mai 2017 à mars 2019, réalisé 50 observations dans le cadre d’une démarche scientifique et engagée.
En tant que qu’observateur-e-s, nous avons constaté, manifestation après manifestation, un usage massif, disproportionné, agressif et souvent brutal de la force par les dispositifs policiers ainsi que l’usage offensif de toute la panoplie d’armes mise à disposition de la police et la gendarmerie en France (grenades lacrymogènes et explosives, lanceurs de balles de défense, canons à eau, etc.) ; et, bien sûr, leurs conséquences sur l’exercice de la liberté de manifester sans craindre d’être blessé-e-s, voire mutilé-e-s. Mais nous voulons aussi, grâce à ce rapport, défendre les droits de chacun et chacune à agir collectivement.
Au-delà des constats, l’analyse qui peut être faite de nos observations, comme celles des autres observatoires consultés (Bordeaux, Montpellier, Nantes), conduit à considérer que les manifestations des Gilets Jaunes sont aujourd’hui l’occasion de modifier fondamentalement l’approche que l’on peut avoir du maintien de l’ordre en France.
Avec la participation, notamment, de Bernard GASSIOT, Pierre BERNAT, Daniel WELZER-LANG et Sandra FASTRE.